"Boléro" de Anne Fontaine, avec Raphaël Personnaz, Doria Tiillier, Jeanne Balibar.

Ravel est un compositeur très en vogue, mais il peine à répondre à la commande de la scandaleuse danseuse russe Ida Rubinstein qui attend la partition de son prochain ballet. Il lui présente enfin, en 1928, une œuvre répétitive et envoûtante pour orchestre dont la mélodie arabo-andalouse a connu un succès planétaire. Ce fut sa dernière œuvre avant qu’une maladie cérébrale dégénérative le condamne au silence et à la mort. Tourné dans la maison du compositeur à Montfort-l’Amaury, Raphaël Personnaz interprète avec une grande finesse les doutes perpétuels et malgré la consécration, l’effroyable solitude de Ravel. « On ne sache pas qu’il ait amoureusement aimé, homme, ou femme, quiconque » écrivit Jean Echenoz. C’est en ut majeur et en crescendo, le crépuscule d’un dieu.